Stage de gestion des risques pour les directeurs d’école du 78
Faut-il y participer ou passer son chemin ? Peut-on, doit-on nous l’imposer ? Avant de répondre à ces questions, d’autres s’imposent, le pourquoi et le comment de ce stage ?
Dans la culture et l’éducation de la gestion des risques, l’événement précède toujours et guide la mise en place de réponses que nous nous devons d’acquérir, de gestes réflexes que nous devons développer.
Les exercices incendies se sont imposés à la suite de l’incendie du collège Pailleron en 1973, il ne viendrait à l’esprit de personne de les remettre en cause depuis lors.
Le 21 septembre 2001, l'explosion de l'usine chimique AZF ravage les quartiers sud de Toulouse, cela débouche sur la généralisation des exercices du plan particulier de mise en sûreté (PPMS), pour des accidents chimiques ou des évènements météorologiques.
Les assassinats de Samuel Paty et Dominique Bernard, les agressions quotidiennes dans et à proximité de nos établissements scolaires, nous obligent à développer des habitudes, des comportements, des réflexes qui nous permettront de gérer au mieux ces situations de crises. Situations que les gestes et habitudes des exercices intrusions ne nous permettent pas d’identifier et réaliser sans un regard professionnel des forces de l’ordre.
N’éludons pas les autres situations de crises telles que les inondations ou à l’inverse les établissement n’ayant plus d’eau, les accidents de la route en sortie scolaire…
Le stage de gestion des risques, proposé aux personnels de direction et depuis l’an passé aux directeurs d’école, s’inscrit dans le processus de connaissance, de culture de la sécurité favorable aux personnels et usagers de nos écoles et établissements scolaires. Le parcours du combattant, la fréquentation du stand de tir… ne font pas partie de ce stage, l’entrainement militaire ne nous concerne pas. Sans dévoiler aucune des activités proposées, le déroulé du stage s’articule autour de la définition par des exemples des situations de crises, des thématiques de crises et des mises en situation. Les objectifs poursuivis sont la sortie de l’effet de sidération face à l’événement, pour informer, communiquer sur la situation rencontrée, clarifier la situation, rassurer les usagers et personnels en donnant des consignes pour un retour vers la situation normale. Pas de quoi faire de vous un Rambo ou un Robocop.
Le stage est concentré sur deux jours et demi avec l’obligation de dormir sur place. C’est là que se situe la faiblesse légale et institutionnelle de ce stage. De ce fait, il est difficile de l’imposer et l’Éducation nationale se devra de compenser ces temps hors face à face pédagogique (heures supplémentaires rémunérées ? Primes ?). Une inscription de ce temps en animation pédagogique de 18h pourrait être une piste facile à mettre en place et tout à fait acceptable.
C’est la position défendue par le SNALC qui a obtenu gain de cause ; six heures d’animations pédagogiques seront à déduire pour les participants au stage dès cette année.
Guillaume FACQ-LANGER

