CSA académique du 15/10/24
Déclaration liminaire du SNALC au CSA A
Le SNALC a pris connaissance de ce que le gouvernement envisageait pour le projet de loi de finances 2025. Nous sommes au-delà du catastrophique : la « priorité » à l’École annoncée par le premier ministre dans son discours de politique générale s’est transformée en saignée. C’est notre ministère qui paie le plus lourd tribut aux errements budgétaires de nos dirigeants.
Malgré un art consommé du ministère pour dissimuler les baisses dans les graphiques, les indicateurs et les données de son dossier de presse, c’est bien un solde négatif de 2000 emplois qui est prévu pour l’Éducation nationale. Pire, ce sont en réalité plus de 4000 emplois d’enseignants (en équivalents temps plein) qui sont supprimés. Une honte absolue.
Le ministère, qui se réjouit visiblement de sa propre destruction, se félicite de créer 2000 emplois d’AESH, qui sont très loin de ce qui est nécessaire pour absorber la massification à très grande vitesse de l’école inclusive. Rappelons que, d’après les chiffres du ministère lui-même, on a créé moins de 6000 emplois d’AESH en 2024 pour… 45 000 élèves en situation de handicap supplémentaires. La dégradation continue du fonctionnement de l’École inclusive, source de souffrance pour les personnels comme pour les élèves, se poursuit donc.
Concernant l’ordre du jour et le point sur la mobilité, le nombre de contractuels dans l’académie de Versailles est conséquent et ne cesse de croître.
386 contractuels chez les ATSS.
Au 20 septembre 2024, 4 024 contractuels enseignants du second degré étaient employés par l’académie de Versailles représentant 10,9% des enseignants, CPE et psychologues en activité.
Le recours aux contractuels en technologie et SII est de 21,6% alors que tout a été fait pour supprimer la technologie notamment au collège. De même, les formations éco-gestion en voies technologiques et professionnelle, tant décriées par le Ministère, emploient de très nombreux contractuels. C’est révélateur d’une gestion RH catastrophique.
Pour le 1er D, c’est également la recrudescence de contractuels qu’on observe. Ces derniers formés sur 4 jours sont vite déployés sur le terrain. Parfois on leur confie des classes de CP pour débuter quand on sait les enjeux que cela implique.
Un sentiment d’injustice et d’incompréhension nait chez les PE titulaires, lorsqu’ils constatent que les postes pour lesquels ils ont postulé sont occupés par des contractuels.
En effet, les PE titulaires subissent des difficultés de mobilité même entre départements de l’académie. Les mutations sont quasi impossibles si les agents ne relèvent pas de situations particulières.
Quant au mouvement POP, il n’est pas attractif dans l’Académie de Versailles au regard des entrées et sorties. Il faut dire que ce mouvement est extrêmement fermé car il nécessite certaines formations ou qualifications afin de postuler.
Concernant le 2nd degré, la non communication des barres d’entrée ne permet pas une réelle transparence. Cela génère de l’incompréhension ou de l’injustice chez les agents.
Le résultat d’affectation des agrégés en lycée est étonnant car plus faible que celui des certifiés alors que la bonification existe. Comment l’expliquer ?
Au 10 octobre, 75 faisant fonction de personnel de direction étaient en exercice dans l’académie, dont 18 affectés sur des postes restés vacants à l’issus des opérations de mobilité. Là aussi l’attractivité du métier est au plus mal.
Tous ces chiffres, quel que soit le corps, montrent à quel point le service public d’éducation est au plus bas.
Le manque d’anticipation et de considération ne font que creuser la crise du recrutement. Les RPS qui sont aussi à l’ordre du jour de ce CSA ont de beaux jours devant eux.
Enfin, hier a eu lieu l’hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard. Malgré les mots du 1er ministre : « On ne les oublie pas. […] On ne les oubliera pas. (...) », certains établissements de l’académie les ont oubliés. Ils n’ont pas respecté la minute de silence ni commémoré leur souvenir. Le manque d’anticipation et d’ambition du Ministère mais aussi de certaines directions aidées par la communication tardive du Ministère ne font pas honneur à la mémoire de nos deux collègues assassinés dans l’exercice de leur métier d’enseignants. C’est indigne.