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Transformer le LP pour former ou pour diplômer à tour de bras ?

Le 24 septembre, le Snalc était convié au lancement du Comité de suivi de la transformation de la voie professionnelle...

Le 24 septembre 2019, le Snalc était convié au lancement du Comité de suivi de la transformation de la voie professionnelle, présidé par le Ministre J.M Blanquer

Ce comité doit suivre la mise en œuvre des différents dispositifs de la réforme regroupés en trois grands sujets : les innovations pédagogiques, l’attractivité de la voie professionnelle et l’attention portée aux élèves les plus fragiles. Le Ministre a affirmé que cette énième réforme serait la bonne. Son discours est ambitieux mais est-il crédible ?

Le Snalc a rapporté les premières constations du terrain. Pour ce qui est des innovations pédagogiques, le chef d’œuvre ressemble furieusement au PPCP et a peu de sens pour les formations tertiaires. La co-intervention, face à un effectif de 35 élèves ou dans le bruit des ateliers, est un dispositif chronophage pour les enseignants, qui risque fort d’embrouiller l’esprit des nombreux élèves qui ne maîtrisent pas les fondamentaux, et ne compensera pas la perte d’heures d’enseignement général.

L’attractivité de la voie professionnelle implique l’ouverture de nouvelles divisions, dans des filières insérantes existantes ou à créer, nécessitant des plateaux techniques onéreux. La baisse de la part de Taxe d’Apprentissage (de 23 à 13%) dévolue au financement des formations professionnelles scolaires ne va pas dans ce sens. Bien sûr, il y a l’apprentissage, en LP, et sa modalité particulière de mixité des publics qui se met en place discrètement.

Ironie du calendrier, le même jour, était présenté en CSL un décret prévoyant, pour les candidats scolaires aux diplômes professionnels, en cas d’échec à l’examen, l’acquisition à vie des blocs de compétences pour lesquels les candidats obtiennent une note supérieure à 10/20. Toute la vie pour décrocher son bac pro est-cela l’attention particulière portée aux élèves les plus fragiles ?

 Le LP se transforme, effectivement, mais en une gigantesque planche à diplômes ce qui n’est pas un gage d’excellence future. Surtout, comme le Snalc le souligne à chaque consultation, cette réforme dégrade, dès à présent, les conditions de travail des PLP et, à terme, leur rémunération.

 

Valérie Lejeune-Lambert, Responsable PLP Snalc-Versailles