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Réforme de la grammaire : simplifions au maximum !

Si vous êtes enseignants en Lettres, vous avez dû recevoir dernièrement un courrier des IA-IPR concernant les « animations sur les nouveaux programmes de français au collège » et un lien vers cet article « Etude de la langue au collège : quelles simplifications terminologiques et pourquoi ? ».

Pour ceux qui n’ont pas eu le plaisir de lire cet article, en voici une synthèse.

Les nouveaux programmes ont décidé de simplifier l’étude la grammaire au collège en partant du principe que « l’enseignement de la langue doit permettre à l’élève d’en « comprendre le fonctionnement global [...] et l’organisation de son système » et ce, en évitant « l’inflation terminologique » et « la mémorisation de règles et d’étiquettes grammaticales pour elles-mêmes ». Parallèlement, et non sans lien avec ce qui précède, apparaissent des notions grammaticales qui, si elles font depuis longtemps partie du vocabulaire de la linguistique, n’avaient encore jamais figuré dans les précédents programmes».

Vous avez bien lu ! La grammaire telle qu’on l’enseignait jusqu’à présent ne sert à rien car elle n’est qu’ « inflation terminologique » et implique « la mémorisation de règles et d’étiquettes grammaticales pour elles-mêmes ». Les élèves ne feront plus de grammaire mais de la linguistique.

Plus loin on apprend donc que l’élève doit simplement comprendre que la phrase canonique se réduit à « GN sujet + GN prédicat ».
En d’autres termes, il faut comprendre que COD, COI, COS et autres Compléments essentiels comme l’attribut n’ont plus de raison d’être enseignés car ils sont regroupés sous l’appellation « GN prédicat ».

On peut également lire ceci : « Cette réduction du complexe au simple permet en outre de comprendre que la subordonnée complément du verbe fait partie intégrante du groupe verbal prédicat et ne s’y ajoute pas. » En effet, la notion de proposition principale ayant disparu du programme, on réduira la principale à « GN sujet » et la subordonnée à «Groupe verbal prédicat ».
Quant aux compléments circonstanciels : « il n’est plus attendu que les élèves sachent identifier les compléments circonstanciels de cause, de but, de conséquence, de comparaison, etc. » car « l’important [est] de savoir distinguer entre le complément du verbe et le complément de phrase. »

Pour finir, on apprend que « le terme adjectif est seulement mentionné » et que l’on n’attend plus que les élèves parlent d’épithète. Il est ainsi fait référence à un livre donc le titre est plus que révélateur : « Observer (l’inutile) pour (mieux) former. »
Rassurez-vous tout de même: « Les distinctions entre les différents compléments du verbe restent utiles quand il s’agit de comparer le français avec les langues à déclinaison ou d’aborder avec les élèves les langues et cultures de l’Antiquité» et « le COD […] s’il a disparu de la terminologie des cycles 3 et 4, est cité une fois, p. 241 (cycle 4), dans le cadre de l’accord du participe passé. »

OUF !