SNALC

Une réfome du lycée porteuse de trop d'incertitudes

Par son vote de ce jour sur le projet de réforme structurelle du lycée, le SNALC a dû témoigner l’inquiétude fortement manifestée par ses mandants, quant à l’effet de la réforme sur les emplois.

Le SNALC réaffirme son adhésion à l’esprit de la réinstitution et du renouveau de l’Ecole de la République que conduit Jean-Michel Blanquer. Toutefois, par son vote de ce jour sur le projet de réforme structurelle du lycée, il a dû témoigner l’inquiétude fortement manifestée par ses mandants, quant à l’effet de la réforme sur les emplois. A quelques heures de l’ouverture des débats autour de « l’agenda social », le SNALC exprime ainsi son souci constant de l’avenir d’un métier malmené.

Le SNALC a de même voulu dire son refus du maintien en l’état de la classe de seconde. Il s’était prononcé en 2010 contre la réforme Chatel, persuadé, à juste titre, qu’elle ne permettrait pas une meilleure préparation des élèves à l’enseignement supérieur, ce qui est pour lui le premier objectif des lycées généraux et technologiques. C’est pourquoi, dans le cadre de son projet pédagogique de la maternelle au supérieur, publié en novembre 2016, Permettre à tous de réussir, le syndicat a élaboré un projet pour un « lycée de tous les savoirs ». Il vise à mieux prendre en compte la diversité des intelligences, certes en supprimant les filières existantes, mais en mettant en place dès la seconde un système plus souple, qui ne réduise pas cette classe à une réédition de la troisième.

L’ambitieuse réforme du lycée présentée aujourd’hui aux suffrages du Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) peut aller dans le même sens. Mais en laissant la réponse à l’application de programmes qui entrent aujourd’hui en élaboration, le projet présenté ne dissipe pas l’incertitude sur le risque de suppressions de postes dans les établissements, particulièrement dans les disciplines scientifiques. Enfin, elle ne permet pas aux élèves une poursuite d’études satisfaisante, dans certaines filières également scientifiques, comme les classes préparatoires BCPST.

Des avancées ont été obtenues en séance, ainsi la remarquable création d’une spécialité langues et cultures de l’Antiquité, instamment demandée par le SNALC, qui s’en félicite. De même le rétablissement des marges horaires, passant de sept à huit heures est un trait de bon sens, qui ne cède pas à la pression de Bercy. Notre organisation a été toutefois contrainte de voter contre cette réforme, au regard de ses zones grises.

Dans ce contexte marqué par une grande incertitude sur l’impact réel de la réforme, et pour qu’elle puisse réellement parvenir à améliorer l’orientation des lycéens vers le supérieur, le SNALC soutiendra la rédaction de nouveaux programmes cohérents et exigeants, rapidement mis en place, qui marqueront le renouveau de l’instruction publique française.

Paris, le 12 avril 2018