Pour ou Contre le soutien scolaire pendant la 2de semaine des vacances d'avril ?

Chers Collègues,

Le Ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, dans un message aux professeurs envoyé le 31 mars sur leur adresse mail professionnelle incite les professeurs, au nom de l’égalité scolaire et de la justice sociale, à assurer, la deuxième semaine des vacances scolaires, des cours de rattrapage individuels ou en petits groupes à l’intention des élèves en difficulté ou qui se sont éloignés de l’école durant ces semaines de confinement.

Ces cours seront assurés sur la base du volontariat, et rémunérés en heures supplémentaires.

Le SNALC de Versailles, toujours soucieux de consulter l’avis de ses adhérents, a souhaité connaître leur réaction vis-à-vis de ce dispositif qui allait être mis en place incessamment.

Merci à ceux qui ont répondu, malgré les contraintes du télétravail, du confinement et la brièveté des délais

Sur les réponses obtenues, 1/4 est favorable à cette mesure,  3/4 y sont opposés.

Les partisans du soutien scolaire disent que cette mesure est de bon sens, qu’elle est appliquée souvent déjà dans leurs établissements, qu’elle doit bien sûr reposer uniquement sur le volontariat. En outre il est compréhensible qu’un professeur veuille gagner un peu plus d'argent.

Les opposants à l'annonce ministérielle avancent plusieurs arguments. 

Leur fatigue ainsi que celle de leurs élèves, en raison d’abord du demi-trimestre et surtout de ces deux dernières semaines de télétravail, lequel s’est avéré chronophage et  fatigant en particulier pour leurs yeux 

A cela s’ajoute le poids de la vie de famille en confinement, les enfants qu’il faut faire travailler, sans avoir toujours beaucoup d’espace dans son logement. 

Les élèves qui ont le plus besoin de rattrapage sont justement ceux qui n’y participeront pas, soit par découragement, soit du fait de mauvaises conditions matérielles, situation qui ne changera pas pendant les vacances. Ces deux semaines peuvent au contraire servir à ces élèves, en autonomie, à rattraper le retard pris au démarrage à cause des problèmes de connexion et autres. 

Ils rappellent que l’éducation a besoin de rythme, de moments de travail, de délassement et de maturation, et que ce rythme a déjà été mis à mal par le confinement, qui mêle l’espace et le temps de la vie professionnelle et de la vie privée. Il faut impérativement restaurer cette séparation.

D’une façon plus générale on pourrait dire que, de deux choses l’une, soit le télé-enseignement fonctionne et donne des résultats, et il n’est pas besoin de rattraper ces dernières semaines pendant les vacances, soit il ne fonctionne pas et il ne fonctionnera pas plus pendant les vacances.

Tous nos collègues ne sont pas opposés à maintenir un contact pédagogique avec leurs élèves mais suggèrent que les élèves, comme ils le font d'habitude, puissent simplement “partir” avec quelques exercices différents, voire ludiques, et un ou deux livres à lire.

Beaucoup voient dans cette mesure  une annonce de communication du ministre, sans réelle prise en compte de la réalité, et dénoncent  l’implicite du message qui est que les professeurs ne travaillent pas assez : le corps enseignant souhaite majoritairement pouvoir aller s’occuper de ses fraises dans son jardin ou sur son balcon.

ED