SNALC

LA TITULARISATION DANS LE CORPS DES AGREGES

GROUPE DE TRAVAIL DU 5 ET CAPA DU 8 JUILLET

Le nombre de dossiers avec un avis défavorable à la titularisation est en augmentation. Cette année nous avons eu à examiner 27 dossiers contre 21 en 2020. Nos élus ont eu accès à la totalité des dossiers qu’ils ont pu étudier et qu’ils ont défendus d’abord au groupe de travail préparatoire du 5 juillet puis à la Commission Paritaire Académique du 8 juillet. Nous estimons qu’il en va de l’intérêt des collègues de siéger dans ces deux instances successivement.

Démonstration de l’utilité du dialogue paritaire, grâce aux interventions des élus du SNALC : sur 27 stagiaires avec primitivement un avis défavorable, 11 ont obtenu finalement un avis favorable à leur titularisation, 15 un renouvellement de leur stage, 1 seul collègue seulement a été licencié. Dès que le rectorat l’en aura avisé,il pourra former un recours en saisissant la Commission Paritaire Nationale des agrégés qui se tiendra à Paris, au Ministère, courant septembre.

Les candidats n’ayant pu en 2020 présenter d’oral d’admission, en raison de la crise sanitaire, la solution imaginée par l’Institution a été d’imposer aux stagiaires un entretien professionnel.

Le SNALC a dénoncé les nombreux défauts de cet entretien professionnel :

  • Surcroît de stress pour les stagiaires qui passent l’année à courir après le temps,
  • Aberration de faire passer un tel oral à des collègues qui enseignent depuis des années, aux lauréats de l’agrégation interne, par exemple, qui ont précédemment passé un oral de concours
  • Paradoxes de cet exercice : épreuve à part mais entrant dans la titularisation tout en étant redondante avec les autres éléments d’évaluation, sans préparation mais demandant de réfléchir à une situation donnée et de faire preuve d’un recul dans l’analyse difficile à avoir quand on est débutant
  • Epreuve idéologiquement marquée, privilégiant dans la relation pédagogique entre le professeur et l’élève le comportement, le vivre ensemble et non la transmission des connaissances et des savoir-faire. Les stagiaires qui s’écartent de ces présupposés se voient attribuer une appréciation d’une sévérité draconienne. Cette sévérité, quand le cas se rencontre, s’applique aussi à des professeurs expérimentés ce qui nous paraît infantilisant et choquant.

Le SNALC a relevé tous les cas où l’appréciation « insatisfaisant » de l’entretien professionnel était en contradiction flagrante avec l’appréciation positive, voire élogieuse de l’inspection régionale ou générale et du chef d’établissement. Nous avons obtenu qu’elle ne soit pas alors prise en compte.

 

Un problème demeure en suspens : celui de la communication au cours de l’année de stage des dossiers intermédiaires. La Rectorat s’y était engagé l’an dernier, mais pour des raisons techniques, la diffusion de ces informations n’a pas encore été possible cette année. Nous espérons vivement, dans l’intérêt des stagiaires qui souhaitent suivre leurs avis tout au long de l’année, que cela sera réalisé l’an prochain.

Cette année, comme les années précédentes, les stagiaires ont eu connaissance de leur affectation sans avoir l’assurance de leur titularisation. Ils attendent les résultats de la CAPA avec impatience, voire inquiétude. Nous avons insisté pour que l’intervalle séparant les dates du jury et de la CAPA soit le plus réduit possible.

Enfin, nous constatons, cette année encore, le nombre important d’avis défavorables en mathématiques. Ces difficultés de titularisation sont le signe manifeste de la perte de sens de l’enseignement de cette discipline devant des classes déconcentrées et démotivées. Elles contribuent aussi à exacerber la crise de recrutement déjà aiguë dans cette discipline.

 

CE QUE RECLAME LE SNALC POUR LES AGREGES

  • Le SNALC défend un enseignement secondaire de qualité, comme peuvent le dispenser les agrégés, recrutés par un concours dont le caractère très sélectif prouve la profonde maîtrise disciplinaire.
  • Le SNALC rejette le lycée Blanquer, enseignement de lycée à la carte, qui ne répond pas aux besoins de connaissances générales qu’ont les jeunes esprits pour se former, vide sous le prétexte d’un enseignement de spécialité le lycée de son sens et de sa richesse, permet les suppressions de poste
  • Le SNALC dénonce le désordre du bac de 2021. Pas plus que la crise sanitaire, ce désordre du bac ne doit servir d’argument pour le remplacer par le contrôle continu. Le SNALC réaffirme son attachement à un baccalauréat national, avec des épreuves terminales et anonymes, seule organisation des examens gage d’égalité entre les élèves.
  • Une revalorisation indiciaire véritable et significative pour rattraper notre perte de pouvoir d’achat depuis 30 ans
  • « La revalorisation durable des personnels » décidée lors du Grenelle de l’Education pour faire face au déficit d’attractivité de notre profession a attribué à tous les personnels une prime égale, comme si les enseignants étaient devenus un corps unique, au mépris de l’attente légitime des agrégés de voir reconnu par une revalorisation financière spécifique leur très haut niveau de qualification.
  • Les agrégés ne peuvent se satisfaire de mesurettes qui ont pour effet d’accentuer leur déclassement, en rognant la différence de leur rémunération avec celle des autres catégories. Ils sont dans l’attente d’une véritable revalorisation de leur rémunération indiciaire.
  • Davantage de postes pour les agrégés dans l’Enseignement Supérieur, les Instituts de Formation, ainsi que dans l’enseignement français à l’Etranger. En cas de recrutement, l’attribution d’un avis favorable par le rectorat pour l’affectation ou le détachement doit être automatique.
  • Des services évalués en heures d’enseignement, sans excéder, pour les Directeurs de formation professionnelle et technologique (Chefs de Travaux) 30 heures, et, pour les PRAG, 288 heures annuelles (toutes tâches comprises).
  • En EPS le SNALC est le seul syndicat à réclamer pour les agrégés un service de 15 heures.

 

Les commissaires paritaires agrégés du SNALC