SNALC

CAPN d’accès à la hors classe des agrégés des 4 et 5 juillet 2018

De CAPA en CAPN, les élus paritaires du SNALC dénoncent les effets de la mise en œuvre du PPCR, ses conséquences insupportables pour les personnels, le ressentiment et la colère qu’il suscite.

La hors classe des agrégés malgré l’augmentation de ses effectifs (2226 promotions en 2017, 2576 en 2018) confirme ce constat accablant. Le SNALC qui est le seul syndicat à avoir voté contre le PPCR, et dans sa totalité, montre, par cette décision courageuse, qu’il est le seul syndicat à défendre réellement tous les personnels de l’éducation nationale et leur carrière.

Nos élus nationaux ont fait remonter à la DGRH les injustices que nos élus académiques ont dénoncées et combattues en CAPA.

  • Avis TRES SATISFAISANT des C E et des IA IPR : ratio trop étroit (20% du nombre total des avis), modalités d’application parfois subjectives, variables et erratiques. Certains évaluateurs n’ont eu recours à aucun avis TRES SATISFAISANT, d’autres l’ont attribué uniquement aux collègues les plus avancés dans la carrière, quand la note de service stipule que les avis doivent être répartis de manière équilibrée entre les différents échelons de la plage d’appel.
  • Utilisation variable selon les IA IPR, de leur quota d’avis TRES SATISFAISANT, qui a entraîné des inégalités qui n’ont pu être qu’en partie corrigées. Il n’y a pas de raison, en effet, que davantage de professeurs aient une plus grande valeur professionnelle dans une discipline plutôt que dans d’autres, et bénéficient alors de conditions privilégiées pour obtenir ce sésame qu’est l’appréciation EXCELLENT du Recteur. En outre, les collègues peu inspectés au cours de leur carrière ou peu connus des inspecteurs n’ont pourtant bénéficié d’aucune attention particulière de ces derniers.
  • Appréciation EXCELLENT (ou TRES SATISFAISANT) du recteur appliquée de préférence aux échelons les plus élevés. La vigilance et la détermination des élus du SNALC en CAPA a permis une répartition plus équilibrée entre les échelons, conformément à l’esprit de la note de service.  
  • Modalités d’attribution de l’appréciation du recteur  pas toujours limpides, même si la note de service en précise d’une manière générale les fondements (notation, avis des CE et IPR), et malgré une note d’information transmise par la DGRH aux organisations syndicales, hélas tardivement.
  • Collègues bénéficiant dans le système antérieur d’une appréciation EXCEPTIONNEL ou REMARQUABLE qui n’ont pas forcément obtenu une appréciation équivalente dans le nouveau système (EXCELLENT ou TRES SATISFAISANT). Cette dégradation d’avis est vécue comme une injustice.
  • Inégalité de traitement entre les professeurs des académies métropolitaines et ceux en poste à l’Etranger, dans les Outre Mers, ou exerçant à la 29ème base, qui ont des inspections moins régulières

Le SNALC a exigé que toutes les oppositions à la hors classe exprimées par les recteurs en CAPA soient réexaminées dans cette CAPN, comme le préconise la note de service. La DGRH a fini par se plier à notre demande.

L’injustice la plus révoltante réside cependant dans le fait que l’appréciation rectorale portée cette année demeure conservée pour les campagnes de promotion ultérieures, tant que le collègue n’est pas promu.

Le SNALC a donc récusé et condamné la philosophie de cette hors-classe qui déconnecte l’évaluation professionnelle de l’avancement et conduit à ce système pervers dans lequel les professeurs se retrouvent piégés : l’appréciation couperet qui leur est donnée une fois pour toutes ne peut plus être revue ni progresser, quelles qu’aient été leurs tentatives d’amélioration après l’évaluation et malgré les progrès accomplis. Les collègues sont démotivés. On est de surcroît aux antipodes d’une gestion des personnels qui se dit humaine et positive, prétend aider les collègues en difficulté, les éclairer sur leurs erreurs et leur permettre de s’améliorer en mobilisant d’importants moyens de soutien et de formation continue.

Le SNALC exige que cette clause absurde et injuste soit abolie et que les avis des évaluateurs et l’appréciation du recteur puissent être modifiés chaque année.

En effet, pour le SNALC, c’est le mérite et la qualité professionnelle qui doivent être essentiellement pris en compte et valorisés. Or, le barème actuel de la hors classe fait une part trop grande au degré d’ancienneté dans la plage d’appel. La conséquence en est que beaucoup d’agrégés par liste d’aptitude se trouvent en grand nombre en tête de classement et en capacité d’être promus. Le SNALC défend la qualité de l’agrégation quelles qu’en soient les modalités d’accès. Les interventions de nos élus en CAPA puis en CAPN prouvent combien nous sommes attachés à ce que l’agrégation par liste d’aptitude soit attribuée à des dossiers de très grande qualité. Mais les agrégés par concours subissent du fait du barème actuel de la hors classe une forme de déclassement, douloureusement ressentie. C’est pourquoi le SNALC demande que ce barème soit revu et que la part de la valeur professionnelle soit augmentée.

Pour les commissaires paritaires nationaux
Frédéric Seitz
Responsable national agrégés