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Bulletin nouvelle génération

Voici un exemple du bulletin nouvelle génération, appelé bilan périodique, mis en place depuis la réforme du collège et la création du LSU.

La première colonne intitulée « Éléments du programme travaillés » est souvent utilisée pour énumérer les compétences que l’élève a travaillées avec son professeur zélé. Il est rare de voir apparaître de vrais éléments comme la nouvelle naturaliste ou bien le théorème de Pythagore qui sont plutôt des savoirs. Dans l'exemple que vous avez sous les yeux, l'établissement a d'ailleurs fait le choix, non réglementaire et assumé, de renommer cette colonne "Compétences évaluées".

Nous rappelons que le cadrage est pourtant national et que l'arrêté du 31/12/2015 stipule pour la classe de sixième (bulletin en exemple) ceci : "Au cycle 3, les bilans périodiques de l'évolution des acquis scolaires de l'élève comportent au moins :

1. Un bilan de l'acquisition des connaissances et compétences et des conseils pour progresser.
2. Un suivi des acquis scolaires de l'élève qui mentionne, pour chaque enseignement du volet 3 de l'annexe 2 de l'arrêté du 9 novembre 2015 susvisé (programme du cycle 3) :
- les principaux éléments du programme du cycle travaillés durant la période ;
- les acquisitions, progrès et difficultés éventuelles de l'élève ;
- le positionnement de l'élève au regard des objectifs d'apprentissage fixés pour la période sur une des quatre positions suivantes : objectifs d'apprentissage non atteints, objectifs d'apprentissage partiellement atteints, objectifs d'apprentissage atteints, objectifs d'apprentissage dépassés ou, le cas échéant, en classe de 6e, la note obtenue par l'élève."

En aucun cas, il est dit de supprimer les notes chiffrées ni d'évaluer uniquement par compétences ni de supprimer la colonne "éléments du programme travaillés". 

Au contraire, dans notre exemple, on peut y lire des compétences telles que "J'apprends à apprendre" en arts plastiques, "adopter un comportement éthique et responsable", "concevoir, créer, réaliser" en physique-chimie, "vivre ensemble" en SVT et "pratiquer des langages ou différents langages" pour ces deux disciplines scientifiques ainsi que pour l'histoire-géographie. Certaines disciplines ont mentionné "compétences transversales".

D'autres collègues, exerçant ailleurs, nous ont fait parvenir des bulletins avec des compétences tout aussi indigestes   « Mobiliser des références culturelles pour interpréter les textes et les productions artistiques et littéraires pour enrichir son expression personnelle » en français ou « Identifier par comparaison les différences et ressemblances dans l’interprétation d’une œuvre donnée » en éducation musicale. Que d'exemples de métalangage...

En plus d'être hermétiques et démagogiques pour certaines, ces compétences ne sont pas légales. 

Dans la colonne « Détails des évaluations », on y trouve un bel arc-en-ciel : vert foncé pour expert, vert clair pour acquis, jaune pour en cours d’acquisition et rouge pour non acquis (voir légende). On y trouve également des chiffres. Aucune légende ne précise à quoi ils correspondent. 

La colonne "positionnement" ne figure par sur ce bulletin. Comment le parent ou l'élève lui-même peuvent-ils alors savoir où l'élève se situe si ce n'est en analysant la palette de couleurs qui s'offre à eux ? Dans d'autres exemples de bulletins cependant, certains élèves ont dans cette colonne un chiffre allant de 1 à 4 avec l'indication suivante "4 + ou 4 : expert / 3 : maîtrise satisfaisante / 2 : en cours d'acquisition / 1 : maîtrise insuffisante". On peut alors , à juste titre, se demander à quoi correspondent ces paliers d’acquisition : "expert" est-ce l'équivalent d'un 20/20 ou d'un 17/20 ? ou bien 17/20 est-ce acquis comme 13/20 ?

Quant à la dernière colonne, rien de nouveau, si ce n’est la bienveillance extrême avec laquelle le professeur zélé devra remplir ses bulletins. En effet, les remarques négatives sur le comportement ou les difficultés ne sont pas tolérées par les chefs d’établissement, alors qu'elles sont cette fois-ci légales !

Pauvres parents d’élèves !

Pauvres élèves !