AP / EPI ou comment l’état fait des économies
Ne vous y trompez pas : cette réforme tant vantée par la ministre et sa fidèle collaboratrice, Mme Robine, n’est rien d’autre qu’une réforme budgétaire.
Ne vous y trompez pas : cette réforme tant vantée par la ministre et sa fidèle collaboratrice, Mme Robine, n’est rien d’autre qu’une réforme budgétaire. Grâce à la diminution d’horaires disciplinaires et à la possibilité de faire des AP et EPI sur ces-mêmes horaires disciplinaires, vous verrez comment il sera facile de supprimer postes et HSA.
En effet à terme, il devient évident que ces heures étiquetées méthodologie/soutien et pédagogie de projet serviront à « casser » des classes afin de compléter des services.
Prenons comme exemple un collège lambda avec 4 classes de chaque niveau et quatre enseignants de français. 70 heures seront nécessaires au français (4h30x4 + 4h30x4 + 4h30x4 + 4hx4). Voici des possibilités de répartition :
Tous les enseignants seront en heures « plancher » ou compléteront avec les 2h45 afin d’arriver à 18h (en dédoublant l’AP ou en faisant de la co-animation sur un EPI par exemple). Malheureusement, si ce cas de figure se présente dans chaque discipline, ces 2h45 ne suffiront pas.
La dotation de la DHG part normalement du principe que chaque enseignant doit absorber une HSA.
Le collègue D perd ainsi son poste à plein temps et devra faire un complément de service ailleurs.
Une classe de 5° n’a pas d’enseignant mais il reste 4h30 aux professeurs A, B, C qui sont en sous service. Un de ces trois enseignants prendra donc la classe de 5° qui reste. Afin que tout le monde (A, B, C) retombe à 19h, il y aura un échange d’AP et/ou d’EPI.
Pour résumer, le professeur A aura 5 classes mais cèdera 2 heures d’AP 6° au professeur B et 2 heures d’EPI 4° au professeur C. Pour arriver à 19 heures, le professeur A prendra 30 mn d’AP 3° au professeur C, ce qui lui fera presque 4 niveaux.
Le collègue D (malgré ses 13heures) aura 3 classes et 3 niveaux. Espérons pour lui que son complément de service dans un autre établissement sera plus confortable.
Conclusion :
Afin de tomber sur des services complets, il faudra bien évidemment se servir des AP et/ou EPI et donc « casser » les classes. Quoiqu’il en soit certains se retrouveront avec des niveaux supplémentaires et tous seront en horaires « plancher », c’est à dire sans heures supplémentaires.
Cette réforme n’a de sens ni pour l’élève ni pour l’enseignant. Elle permettra au premier budget de l’état de faire des économies tout en utilisant les belles formules d’accompagnement personnalisé ou de pédagogie de projet ou encore d’enseignement interdisciplinaire.